Pour clore la saison nous vous proposons un auteur classique dont le génie a éclaté en 1897, faisant entrer son auteur dans la postérité à l’âge de 29 ans. Venez découvrir ou redécouvrir une de ses pièces écrite quatre avant le triomphe de Cyrano de Bergerac. Dans cette œuvre tout est déjà en place : l’esprit, les mots, l’histoire, le sens de la narration…
Un mur sépare les propriétés de Bergamin et de Pasquinot: deux veufs qui se détestent. Bergamin a un fils : Percinet. Pasquinot a une fille : Sylvette. Malgré l’interdit paternel, les jeunes gens sont tombés amoureux. Ils se retrouvent le soir, en haut du mur, et s’entretiennent de leur amour impossible, s’identifiant à Roméo et Juliette. Ces amants romanesques imaginent d’heureux dénouements qui contraindraient leurs pères à consentir à leur union. Edmond Rostand s’amuse à nous surprendre : les pères sont en réalité les meilleurs amis du monde et ne souhaitent qu’une chose : réunir leurs propriétés en mariant leurs enfants, abattre le mur et réunir leur enfant en même temps que leurs terres. Ils n’ont feint la haine que pour attiser le désir des jeunes gens. Pris à leur stratagème, les pères cherchent une issue leur permettant de mener à bien l’union tant souhaitée. Ils craignent de dévoiler une vérité prosaïque qui risquerait d’altérer la passion des deux amoureux. Mais, le hasard tissant à loisir la trame des comédies, le père de Percinet entend le dénouement imaginé par la jeune fille: celui de l’enlèvement. Ils vont donc suivre ce plan en engageant un comédien pour le mettre en scène. La pièce pourrait se terminer ici, mais c’est précisément là qu’elle commence…
